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Le dossier des clics

le burnout (1/2) : le point après la crise

 

 

La prévalence des cas de burn-out, appelé aussi syndrome d’épuisement professionnel, dans le milieu du travail a fortement augmenté durant ces deux dernières années de crise sanitaire.

 

Quel impact de la crise sanitaire ?

Une enquête du cabinet spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux, Empreinte Humaine, affirme qu’« en octobre 2021, 2.5 millions de salarié·e·s français·e·s sont en situation de burn-out, soit 25% de plus que les chiffres révélés par l’enquête datant de mai 2021 »¹.

 

Cette augmentation est expliquée par certains experts comme Christophe N'Guyen, psychologue du travail et président du cabinet Empreinte Humaine, comme une conséquence des « amplitudes horaires très importantes pendant le télétravail imposé » mais aussi à cause des difficultés à « différencier la vie professionnelle et la vie personnelle d’un point de vue psychologique »¹.

 

Selon cette même enquête, les populations les plus touchées seraient les jeunes de moins de 29 ans dont 54% se disent en burn-out mais aussi les groupes des femmes et des managers.

 

De quoi parle-t-on lorsqu’on parle de burn-out ?

L’OMS définit le burn-out comme un syndrome comprenant trois symptômes principaux, soit un sentiment de manque d'énergie ou d'épuisement, un retrait vis-à-vis du travail ou des sentiments de négativisme ou de cynisme liés au travail et enfin, une perte d'efficacité professionnelle.

 

Marie Pezé, fondatrice et coordinatrice du réseau de consultations Souffrance et Travail et auteure du livre "Le Burn out pour les nuls", évoque l’impossibilité de définir cette pathologie qui, selon elle, est au croisement de « la connaissance du corps humain, de sa physiologie, des nouvelles formes d’organisation du travail, des stéréotypes à l’œuvre dans une société et des attentes collectives »². 

 

Quels facteurs exercent une influence sur l’épuisement ?

L’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) catégorie les risques psychosociaux augmentant le risque de burn-out en six catégories.

 

L’Institut évoque en premier lieu l’impact de l’intensité et du temps de travail, notamment le rythme imposé, les objectifs irréalistes ou flous ainsi que les longues journées de travail.

 

En deuxième lieu, les exigences émotionnelles sont une catégorie de risque psychosociaux qui peuvent s’appliquer dans le cadre de certains métiers, notamment les métiers de services ou du soin. Ces professions peuvent en effet impliquer des interactions tendues avec un public ou à l’opposé une obligation de projeter des émotions positives assez fréquemment.

 

La troisième catégorie de risques psychosociaux correspond elle au manque d’autonomie que l’on peut avoir dans le cadre de son activité professionnelle, notamment une absence de marge de manœuvre dans ses missions ou une absence de participation aux décisions.

 

En quatrième et cinquième lieu, l’INRS relève l’impact des rapports sociaux au travail dégradés, soit entre collègues ou avec la hiérarchie, ainsi que celui des conflits de valeurs entre le travail effectué et les valeurs individuelles ; professionnelles, sociales ou personnelles des professionnel·le·s.

 

Enfin la sixième catégorie correspond à l’insécurité de la situation de travail à la fois socio-économique, soit la peur de perdre son emploi ou son salaire, mais aussi les éventuels changements des conditions de travail et des activités professionnelles. 

 

 

Accéder aux ressources sélectionnées par le Céapsy sur le burnout dans la 2e partie de cette article en cliquant ici

 

 

 

Sources : ¹ site internet Empreinte Humaine, ² site de Souffrance et Travail, site de l'INRS

 

Mai 2022