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Quatre questions à Marie Condemine, formatrice PSSM |
Marie Condemine est consultante en pratiques innovantes en santé mentale, formatrice et instructrice PSSM, investie dans les aspects cliniques et scientifiques depuis le début du projet PSSM France. Elle répond aux questions des Bons clics du Céapsy.
Selon vous, quelles sont les spécificités de la formation PSSM France par rapport à celle du secourisme traditionnel ?Tout comme la formation traditionnelle aux premiers secours, la formation PSSM vise à apprendre des gestes de première aide aux citoyens, mais il s’agit ici de venir en aide à des personnes en détresse psychique, non pas physique. On y apprend des connaissances pour assister les personnes touchées par un problème de santé mentale ou en état de crise psychique. Par exemple, comment aider au mieux une personne après un événement traumatique et éviter que les problèmes psychiques s’installent.
La formation PSSM France est-elle accessible à tous types de publics, quel que soit la formation, le métier ou le vécu personnel ?Selon l’OMS, 1 personne sur 4 est concernée par un problème de santé mentale : c’est donc l’affaire de tous ! C’est pourquoi la formation PSSM a pour objectif de partager des savoirs-faire de base afin que chaque citoyen se sente mieux armé pour identifier et assister une personne touchée par un problème de santé mentale. Cette formation est vraiment destinée à « Monsieur ou Madame Toutlemonde », elle est accessible à tous, sans aucune qualification ou « légitimité » requises.
Quelles sont les compétences qu’un secouriste en santé mentale, formé par le PSSM France, peut mobiliser face à la souffrance psychique ?Tout le monde sait plus ou moins comment réagir face à une personne inconsciente, qui vient de se casser la jambe ou qui s’est coupée, et quel professionnel interpeller. Ce n’est hélas pas le cas pour les problèmes de santé mentale, qui sont pourtant très fréquents. En effet, on ne se rend pas toujours compte que les personnes que l’on côtoie sont touchées par un problème de santé mentale, ou bien on n’ose pas en parler. Les réactions spontanées que chacun peut avoir sont souvent peu aidantes, voire contre-productives, comme par exemple dire à une personne touchée par la dépression que « cela ira mieux si elle se fait violence », ou penser que les problèmes vont se régler d’eux-mêmes (alors qu’ils s’aggravent avec le temps !). Grace à la formation PSSM, chaque citoyen peut apprendre les signes qui indiquent une souffrance psychique, des techniques pour discuter du problème et soutenir la personne au mieux, les indispensables face à une crise psychique, et toutes les ressources disponibles pour aider avant que les problèmes ne s’aggravent. Surtout, la formation PSSM permet de revenir sur toutes les idées reçues sur le sujet, pour mieux comprendre que les troubles psychiques sont des problèmes de santé sérieux, qui peuvent avoir un impact considérable dans la vie des personnes concernées, et que de nombreuses aides efficaces existent.
Parlez-nous de l’atmosphère pendant les cessions de formation PSSM…De mon côté, c’est un vrai plaisir d’animer cette formation, car elle est très dynamique et qu’il y a une bonne ambiance, avec un vrai esprit de groupe entre les participants (12-16 personnes) qui se crée pendant les deux jours de formation. Je pense que c’est parce que la formation est vraiment accessible à tous, et que ce sujet très sérieux est abordé avec une tonalité très vivante et de nombreuses activités, vidéos et mises en situation. Je suis souvent touchée par la façon dont les participants se repositionnent petit-à-petit et s’approprient les connaissances pour eux-mêmes, et surtout par la bienveillance qui se développe dans le groupe.
Pour en savoir plus sur le PSSM : https://pssmfrance.fr
Octobre 2019 |