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Les Funambules : pour les jeunes dont un proche est concerné par les troubles psychiques |
Que peut représenter pour un enfant, un adolescent le fait de côtoyer la souffrance psychique d’un adulte ? A hauteur d’enfant, que perçoit-on des modifications du comportement de son proche et des changements qui s’opèrent dans l’organisation de la vie de famille ? Comment savoir qui est responsable des transformations relationnelles, des changements d’humeur, des portes qui claquent, des propos incohérents, de la grande fatigue, de la tristesse ? Comment repérer et comprendre l’embarras cognitif, la perplexité, la confusion des sentiments que l’on éprouve soi-même ?
On a longtemps pensé que la psychiatrie adulte était uniquement une affaire d’adultes : tenir à l’écart les plus jeunes était une façon, pensait-on, de les protéger. Pourtant, organiser les soins comme s’ils n’étaient pas là, ne pas tenir compte de leur présence est une façon de disqualifier des interrogations légitimes, de les renvoyer au silence et de leur imposer de s’adapter et de grandir sur la base de leurs seules ressources personnelles. Les récits rétrospectifs d’adultes qui ont connu cette situation montrent que, pour certains, cette pression est trop coûteuse et qu’elle aura des effets délétères.
Aujourd’hui, alors que les différents rapports (Laforcade 2016, Fiat et Wonner 2019) préconisent le renforcement des soins à domicile, il devient nécessaire de prendre en compte que les enfants, adolescents, jeunes adultes sont concernés et impliqués de fait par cette situation de vie.
Lancé en 2018, le projet Les Funambules a pour objectif de favoriser une meilleure prise en compte de l’entourage jeune des patients en psychiatrie adulte. Il s’adresse aux jeunes de 7 à 25 ans dont un parent, un frère ou une sœur souffre de troubles psychiques. Les Funambules sont l'un des dispositifs de l'Œuvre Falret (membre du GCSMS qui pilote le Céapsy).
Le projet se décale d’une approche médicale à visée de dépistage ou de diagnostic, l’objectif premier est de les aider à reconnaître cette situation de vie et les effets qu’elle peut avoir sur eux. « Le premier geste thérapeutique que l’on peut apporter à l’enfant, c’est de lui reconnaître ce qu’il voit, qu’il entend, qu’il éprouve, qu’il pense. » (F. Van Leuven, pédopsychiatre).
Pour cela, le projet Les Funambules s’articule autour de deux axes :
Dans le contexte de l’ambulatoire, de plus en plus de professionnels se retrouvent seuls devant ces situations complexes. Les temps d’échange entre professionnels ont pour but de poser cette thématique comme une question de société voire de santé publique nécessitant une approche pluridisciplinaire et d’imaginer de nouvelles articulations.
Des sessions de sensibilisation à cette thématique sont mises en place mercredi 6 novembre et mercredi 11 décembre de 14h30 à 17h30 (Sessions gratuites, sur inscription). N’hésitez pas à vous faire connaître auprès des Funambules.
A lire également : https://www.huffingtonpost.fr/halima-zeroug-vial/freres-et-soeurs-les-oublies-de-la-psychiatrie_b_8637644.html
Information transmise par Les Funambules Octobre 2019 |