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« Un fou ne sait pas qu'il est fou » |
Il est exact que l’un des symptômes fréquemment rencontrés chez ceux dont on dit qu'ils sont « fous » est le fait de ne pas reconnaître leur pathologie, leurs symptômes ainsi que les impacts de ces derniers sur la vie quotidienne. Dans ces situations, certains parlent de « déni », de « trouble de l’insight », voire d’« anosognosie », cela dépend de ce que l'on cherche à décrire ou des courants de pensées.
Cependant, il faut souligner que nombre de ceux qui se voient qualifiés de « fous » ont pourtant une connaissance - plus ou moins nette - de leur trouble et des symptômes qui leur font perdre pied avec la réalité communément partagée. Le cas échéant, il faut cependant considérer que se savoir concerné par la folie est une expérience singulière, qui n’est ni stable, ni forcément permanente.
Un travail psychothérapeutique bien conduit peut permettre d’accompagner la personne dans la reconnaissance de son trouble et de ses conséquences. Une fois le trouble reconnu, certains outils thérapeutiques se focalisent sur l’acceptation et la gestion de la pathologie au quotidien, comme l’éducation thérapeutique du patient (ETP), par exemple.
On trouve certes de « belles » illustrations du mot « fou » dans la littérature et le théâtre où le personnage du « fou » se distingue par son comportement étrange ou par un handicap, mais la réalité est tout autre : de nos jours, ce mot représente souvent une insulte ou une tournure dénigrante vis-à-vis des personne atteinte de troubles psychiques - ou ayant des bizarreries de comportement. De ce fait, le terme « fou », lorsqu’il est employé sans prendre en compte sa dimension péjorative, participe à la stigmatisation de la maladie mentale.
La question n’est donc pas de savoir si un « fou » sait - ou non - qu'il est « fou » ; elle est de changer notre façon de regarder ces personnes qui vivent une expérience singulière de la réalité !
Octobre 2019 |